POLITIQUE AGRICOLE

Publié le par Gérard Perron

Aide à l’agriculture et en faveur du patrimoine bocager et forestier

Lors de la session de juin 2006, je suis intervenu sur la politique agricole et particulièrement sur les aides à l'agriculture et en faveur du patrimoine bocager et forestier. Je vous livre l'intégralité de mon intervention mon intervention.

Monsieur le Président, Chers Collègues,

Je voudrais profiter de ce bordereau pour rappeler l’importance de la filière bois en Bretagne et des potentiels de son développement y compris et je dirais surtout dans nos Collectivités Territoriales.

Quelques chiffres. En Bretagne, la forêt ne couvre que 10% du territoire mais se caractérise par un important effort de reboisement depuis la fin de la 2nde guerre mondiale et par l’arrivée en production (1ères éclaircies), des jeunes peuplements de ces 25 dernières années (50 000 ha). Par ailleurs, à la forêt proprement dite s’ajoutent les bosquets, haies et plantations d’alignement qui constituent des éléments essentiels du bocage breton. La ressource forestière est donc en augmentation et son exploitation est une nécessité non seulement pour produire du bois d’œuvre mais aussi pour améliorer la qualité et l’état sanitaire des peuplements. Or la récolte de bois en Bretagne toutes catégories confondues demeure chaque année inférieure à l’accroissement ligneux annuel, il n’y a donc pas de risque de surexploitation.

Il y a par conséquent nécessité pour la filière bois de s’intégrer dans une logique d’exploitation de la ressource globale favorisée par une industrie de la transformation du bois en Bretagne aujourd’hui très dynamique à telle point qu’elle importe des quantités importantes qui sont à ajouter aux bois récoltés localement.

C’est pourquoi il faut favoriser l’augmentation de la surface en bois dans nos départements bretons. Cela aura pour effet de développer le programme bois-énergie où il reste encore de la marge par rapport aux autres énergies puisque seulement 4 à 5 % de la consommation énergétique totale provient du bois qui par contre représente 33 % de la production des énergies renouvelables derrière l’hydraulique. Je ne parlerai pas des débouchés comme les palettes, caisses-palette, cagettes, la fabrication de pâte à papier, des panneaux agglomérés, les écorces pour espaces verts mais plutôt de la construction. Tout d’abord les bâtiments agricoles. 14% de la construction française de bâtiments agricoles est réalisée en Bretagne et je dois dire que la construction de bâtiments d’élevages en bois est d’un point de vue esthétique, sanitaire beaucoup mieux que le bardage métallique ou la construction en béton.

Et puis, il y a les maisons bois qui progresse fortement tant dans l’individuel que le collectif. Je sais par expérience que c’est encore difficile à imposer dans les Offices d’HLM mais si on en a la volonté, on peut réussir même si au départ des constructions, cela suscite beaucoup de réactions.

Cela a été le cas à Hennebont où l’Office Public Communal Hennebont Blavet Habitat est en cours de réalisation de 8 pavillons T4 pour des ménages et 28 studio-mezzanine de 29 m² pour des étudiants ou jeunes  travailleurs, ces derniers étant accessibles à moins de 150 € par mois. Ces constructions sont réalisées par une entreprise morbihannaise de Sérent « IC Bois ». Certes nous n’avons pas l’habitude d’en voir encore beaucoup mais si les Collectivités Locales en font la promotion d’ici quelques années nous devrions faire admettre aux candidats au logement en location ou en accession que l’on a tout à gagner en construisant en bois, ne serait-ce que par rapport aux économies d’énergie que l’on fait au niveau du chauffage.

Enfin, en matière de plantation de végétaux je voudrais attirer l’attention de notre assemblée sur le programme Wilwater de plantation à très courte rotation de saule. Le TTCR qui permet à la fois de produire du bois-énergie et reconquérir la qualité de l’eau puisque les saules agissent en filtre végétal intéressant pour la production des zones de captage d’eau, pour l’épuration des eaux usées prétraitées et pour l’épandage des boues. En Bretagne où la reconquête de la qualité de l’eau est une priorité ce programme de saule pourrait avoir une carte à jouer.

Là aussi, il faut savoir jouer un rôle d’avant-garde. C’est ce que nous avons souhaité faire à Hennebont sur le secteur du Talhouët en plantant une surface de
3 ha qui au bout de 3 ans environ vont produire 14 tonnes de matière sèche à l’ha et par an. Pendant ces 3 années, nous aurons épandu plusieurs tonnes par ha de boues provenant de la station d’épuration gérée par le SIGESE. Je profite d’ailleurs de ce bordereau pour souligner que si nous voulons développer ce programme dans le Morbihan, il faudrait peut-être revoir les aides accordées par le Conseil Général qui sont seulement de 240 € à l’hectare à la plantation (20 % de la prise en compte des boutures).

Publié dans CONSEIL GENERAL

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