Sur le développement économique

Publié le par Gérard Perron

 

Aides économiques et mesures d'insertion 

 

Intervention de Gérard PERRON, Conseiller Général d’Hennebont

 

Cette intervention concerne les aides économiques et les mesures d’insertion sociale et professionnelle.

"Je lis dans la presse, je vois et j’entends dans les médias audio-visuels mais j’entends aussi dans un certain nombre de réunions, comme je l’ai entendu aussi à plusieurs cérémonie de vœux qu’il y aurait une bonne situation économique dans notre pays, dans notre département et les différents territoires qui le composent.

Sans vouloir contester certains résultats en matière économique – j’ai lu encore dans la presse locale que le bâtiment et les services dopaient l’emploi- je crois qu’il serait indécent à l’égard des milliers de demandeurs d’emploi, des milliers de rmistes dont le nombre n’a pas l’air de diminuer, de vouloir peindre la situation de l’emploi en rose ou en bleu si l’on prend en exemples les seuls secteurs d’activité naval, nautique, les services, le bâtiment qui effectivement peuvent avoir le vent en poupe à certaines périodes.

Demandez aux salariés de la SBFM ce qu’ils en pensent. Pour avoir reçu la semaine dernière leurs responsables syndicaux du Comité d’Entreprise, j’ai plutôt l’impression que les salariés de cette entreprise, fille des Forges d’Hennebont, broient plutôt du noir et voient rouge vu les incertitudes qui pèsent sur leur avenir. 

Je suis déjà intervenu sur la situation de la SBFM il y a 3 ans lors d’un débat sur les mesures en faveur du développement économique et de l’emploi pour attirer l’attention sur la situation de 3 entreprises morbihannaises SBFM, Hill Rom à Pluvigner et France Télécom, entreprises qui à elles seules employaient près de 2000 personnes.

Pour la SBFM à quoi ont servi les aides accordées et notamment le million d’euros d’exonération faite par le Ministère de l’Industrie au titre de la Taxe Professionnelle. Pas que je sache à investir en matériel, ni développer l’emploi si j’en juge la baisse continue du nombre de salariés : 733 fin 2004, 700 fin 2005, 630 fin 2006 et le budget 2007 prévoit 587. Faites le calcul près de 150 emplois de perdus en l’espace de moins de 3 ans.

Sans compter le chômage partiel qui frappe l’entreprise depuis plusieurs semaines avec des pertes de salaires dans la mesure où la direction a refusé d’octroyer une prime de maintien de ressource. Chômage partiel qui a continué dès le début de cette année malgré les promesses du PDG de faire de 2007 « l’année des 60 000 tonnes ».

Le budget élaboré en décembre 2006 par le nouveau patron Italien du Groupe Garro, après le retrait d’une autre société italienne Teksid du Groupe Fiat, prévoyait en effet d’apporter du volume à la SBFM. Or dès janvier 2007, le tonnage est inférieur de 800 tonnes sur le mois. Alors que penser des multiples reports du Conseil d’Administration de la SBFM qui n’a pas encore avalisé officiellement les budgets 2007 et 2008 pourtant annoncées comme déterminants pour l’avenir de l’entreprise. Espérons que celui prévu le 23 janvier, le fasse.

J’avais évoqué également il y a 3 ans la situation de Hill Rom et la nécessité pour cette entreprise de trouver de nouveaux marchés, notamment au niveau des équipements, d’établissement de santé. C’est vrai que le plan mis en place a permis à l’entreprise de se maintenir mais à quel prix ! Rendez-vous compte qu’il y avait 900 salariés en 2002, 700 en 2003 puis 496 en 2006 et les effectifs devraient  continuer à fondre puisque fin 2007 certains parlent de 400 salariés seulement. Soit – 500 emplois en l’espace de 5 ans.

Si l’on ajoute à cela la vague de suppressions d’emplois amorcée au 2ème semestre 2006 dans le secteur de Quimperlé, là aussi dans des entreprises implantées depuis des années voire des dizaines d’années comme les Papeteries de Mauduit, Nestlé-Purina, Volaven…il est clair que cette avalanche de mauvais coups est une catastrophe pour les salariés, leurs familles dont plusieurs dizaines demeurent dans le canton d’Hennebont. Le Directeur de la DTE vient de nous écrire.

Les Elus Communistes sont bien sûr intervenus pour solliciter l’engagement le plus résolu des pouvoirs publics en demandant de geler les plans en cours et de travailler à des alternatives qui aillent dans le sens du développement et non du déclin. Notre région, notre département ont des atouts, encore faut-il une volonté politique de défendre ces atouts plutôt que de baisser les bras devant les délocalisations ou les plans de licenciements pour cause de profits insuffisants.

Loin de moi l’idée de m’opposer aux mesures envisagées dans le bordereau en faveur de l’emploi et de la formation professionnelle encore que je ne peux que souhaiter un contrôle rigoureux sur l’usage des fonds publics. Il faut le faire et exiger des bénéficiaires de ces aides des comptes-rendus réguliers de leur utilisation.

S’il faut bien sûr aider les entreprises qui créent des emplois, encore faut-il que d’autres qui ont reçu des fonds publics au fil de leur développement ou de leurs difficultés n’en suppriment pas.

J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet dans cette assemblée. J’avais résumé ma pensée en disant « créer des emplois c’est bien, sauvegarder ceux qui existent c’est encore mieux ».

Je sais bien que cela n’est pas possible partout, mais je sais aussi que ce n’est pas seulement à notre niveau départemental que se décident les orientations nationales.

Les débats qui ne manqueront pas d’avoir lieu dans la préparation des élections présidentielles et législatives sont l’occasion d’aborder cette question primordiale pour notre pays et notre département. Je souhaite pour ma part que de véritables solutions soient apportées pour éviter ces situations dramatiques et difficiles à vivre pour les travailleurs et les familles qui les vivent.

Publié dans CONSEIL GENERAL

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